Médecine Tibétaine

 
C’est au Vème siècle que deux sages médecins, Vidjaya (Vijay) et Vimala (Belha), originaires d’Inde se rendirent au Tibet. Ils y restèrent plus d’une décennie, s’employant à soigner et transmettre leur savoir. Le roi du Tibet de l’époque, Lha Thothori Nyantsen, fut très touché par leur bonté et offrit une de ses filles en mariage à Vidjaya. Ils eurent un enfant, Dounggui Tor-tcho (Dungi Thorchog), qui devint un médecin célèbre. Il fonda la première lignée médicale dont le plus éminent représentant est Yutok Yonten Gonpo le jeune au XIIème siècle.

Chandranandana, disciple de Vagbhata, écrivit en sanscrit dans la continuité de l’ayurveda classique, enrichi par les siddhas indiens bouddhistes le texte du rGyud-bzhi qu’il donna au traducteur tibétain Vairotsana.

Une des premières personnalités dans le développement de cette médecine fut Yutok Yonten Gonpo l’ancien (708-833), médecin renommé qui reçut de Vairotsana les « Quatre Tantras Médicaux », ouvrage connu sous le nom tibétain de rGyud-bzhi et à la base de la médecine tibétaine, intégrant différents éléments des médecines d’Asie, en particulier celles de Perse, de l’Inde et de la Chine. Cet ouvrage comprend un total de 156 chapitres sous la forme de 80 peintures ou thangkas. Il fut modifié et complété par les générations suivantes.

En 1126, naît le 13ème descendant de Yutok Yonten Gonpo, Yuthok Sarma Yonten Gonpo. Considéré comme l’un des plus grands médecins après son ancêtre, il étudia longuement la médecine, notamment en Inde et au Népal, et modifia et compléta le rGyud-bzhi. Il fit un tableau décrivant la réparation d’une fracture osseuse et compila une série d’images anatomiques d’organes internes.