La médecine chinoise
La diététique chinoise est une des composantes de la médecine traditionnelle chinoise. Sur le plan thérapeutique, son usage est lié aux principes de l’énergétique chinoise utilisée en acupuncture ou phytothérapie notamment.
Par rapport à la diététique occidentale qui s’enrichit des avancées et de preuves scientifiques, sur la bonne assimilation des nutriments par nos cellules, la diététique chinoise se base sur les lois immuables de la Nature, elle-même gouvernée par la transformation et le mouvement incessant de cette force énergétique créatrice, dans laquelle baigne l’univers tout entier.
Il n’est plus question ici de calories, de protéines, de lipides, de glucides, d’indice de masse corporelle, d’enzymes, de nutriments essentiels.
Plus question non plus de microscopes électroniques, de micro nutrition, de souris blanches de laboratoires ou d’expériences en tout genre sur les animaux.
Il est question d’observations sur les effets des lois naturelles sur les saisons, les climats, la faune, la flore, la saveur et la nature des aliments, sur la terre en général et l’homme en particulier.
Un savoir, fruit de siècles d’observations, retranscrit dans les « Canons » de la médecine traditionnelle chinoise (Su Wen) par exemple.
Le chant des dix vieillards à la longue longévité
Le premier en touchant sa barbe : « Jamais je ne bois ni ne fume. »
Le second en souriant : « Je fais une promenade après chaque repas. »
Le troisième en s’inclinant : « J’ai un régime modéré et végétarien. »
Le quatrième une canne en main : « J’ai préféré marcher plutôt qu’avoir un char »
Le cinquième retroussant ses manches : « J’ai toujours pris part aux travaux physiques. »
Le sixième prenant une posture : « Je pratique chaque jour le Taïchi »
Le septième frottant son nez : « Je laisse mes fenêtre ouvertes pour avoir de l’air frais »
Le huitième tirant une courte barbe : « Me lève et me couche tôt »
Le neuvième caressant ses joues rouges : « J’évite que le soleil ne me cause des brulures »
Le dixième en lissant ses longs sourcils : « Je me préserve de tous soucis »
Dès le Vème av. JC apparut « Le classique de l’Empereur sur la médecine interne ». C’est dans cet ouvrage que furent consignées les véritables bases de la médecine traditionnelle chinoise.
D’importants chapitres étaient consacrés à la diététique. Ces textes traitaient déjà de la résistance de l’organisme et de la manière de renforcer l’énergie vitale par le biais de l’alimentation. La Chine déjà à cette époque cherchait à élaborer une discipline préventive et curative en matière d’alimentation. Les principes de la diététique chinoise venaient de naître.
Par la suite de grands médecins de la Chine ancienne firent évoluer, par leurs observations et commentaires, ces principes. Parmi ces grands médecins Zhang Zhongjin, Chennong, Sun Simiao, Li Shizhen…
C’est à l’époque des royaumes combattants (423-221 av JC), que les concepts théoriques et les fondements dialectiques sont élaborés, et la médecine chinoise antique devient savante. C’est surtout dans la philosophie que le système médical trouve ses racines. La doctrine des cinq éléments et du principe vital essentiel auront un large succès sous l’empire des Qin et des Han. L’étude et l’application de la représentation et de la codification de l’univers et de ses applications aux expériences accumulées depuis des siècles, fait acquérir à la médecine chinoise une cohérence interne.
Au VIème siècle av. JC, la naissance de deux penseurs et philosophe, Kongzi (Confucius) fondateur du Confucianisme, et Laozi (Laotseu) fondateur du Taôisme et auteur du « Classique de la voie et de la vertu », apportera une influence déterminante sur la pensée chinoise et sur la vision de sa médecine.
En 221 av. JC, Qin Shi Huangdi unifie la Chine et devient le premier empereur. Son règne s’effectue sous la période dite des Qin.